Les "citations compagnes" de juin


"Il est plutôt temps de faire état de nos forces et de nos enthousiasmes. Ce qui réjouit c'est d'essayer."
(Les Saprophytes, urbanisme vivant. Entretien avec Amandine Dhée)

"Faire des cabanes : imaginer des façons de vivre dans un monde abîmé (...) Pas pour se retirer du monde, s'enclore, s'écarter, tourner le dos aux conditions et aux objets du monde présent. (...) Mais pour leur faire face autrement, à ce monde-ci et à ce présent-là, avec leurs saccages, leurs rebuts, mais aussi leurs possibilités d'échappées. (...) 
Faire des cabanes en tous genres - inventer, jardiner les possibles ; sans craindre d'appeler "cabanes" des huttes de phrases, de pensée, d'amitié, de nouvelles façons de se représenter l'espace, le temps, l'action, les liens, les pratiques. 
Faire des cabanes pour occuper le terrain ; c'est à dire, toujours, aujourd'hui, pour se mettre à plusieurs"
(Nos cabanes, Marielle Macé)

"Une crise ne devient catastrophique que si nous y répondons par des idées toutes faites, c'est à dire par des préjugés.
Non seulement une telle attitude rend la crise plus aiguë mais encore elle nous fait passer à côté de cette expérience de la réalité et de cette occasion de réfléchir qu'elle fournit."
(La crise de la culture, Hannah Arendt - via Philosophie magazine n° 139)

"Je ne me limite pas à mes capacités, je ne m'interdis pas les autres arts sous prétexte que je ne suis pas douée ou que mille autres le font mieux que moi. 
Il n'y a pas de concurrence, je ne vole rien à personne, je ne revendique rien, j'ouvre simplement mon écriture"

"Aimer les autres, les différents de soi, et le dire, c'est la moindre des choses.
On devrait se faire plus de compliments, se dire qu'on s'aime et que nous sommes magnifiques."

"Mes ennemis ce sont ceux qui sont du côté du sarcasme, ceux qui se moquent, et punaise, ils sont si courants, c'est vraiment cette saloperie d'esprit français petit malin typique et demi-habile.
Ignobles sarcastiques casseurs d'enthousiasme qui te pousse à te silencer."

"J'essaie d'exprimer par écrit ce qui ne peut pas se dire, parce que les occasions manquent toujours ou parce que certaines pudeurs à l'oral sont invincibles."

"J'ai d'abord écrit pour digérer la réalité. Je me disais que si elle tenait sur une feuille, alors je pourrais vivre avec. (...) On ne dit pas assez à quel point vieillir donne de la force. J'ai aujourd'hui beaucoup plus d'espace pour penser ce que j'écris."

"Donner de la forme à la joie, à la colère ou au chagrin, cette immense chance d'exercer un métier où ma sensibilité n'est pas un encombrement." 
(Amandine Dhée in Les artistes ont-ils vraiment besoin de manger ?, Collectif)

"Au sein du collectif d'artistes dont j'ai parlé plus haut, nous avons lu l'extrait d'un texte de Nuala O'Faolain. Celle-ci raconte comment, au cours d'une discussion avec une amie, elle avait évoqué de manière peu flatteuse le texte qu'elle-même venait d'écrire. Son amie l'avait immédiatement arrêté et luis avait dit, Soutiens ton travail."

"Nous sommes là où notre présence fait advenir le monde, nous sommes plein d'allant et de simples projets, nous sommes vivants, nous campons sur les rives et parlons aux fantômes, et quelque chose dans l'air, les histoires qu'on raconte, nous rend tout à la fois modestes et invincibles.
Car notre besoin d'installer quelque part sur la terre ce que l'on a rêvé ne connaît pas de fin."
(Nous campons sur les rives, Mathieu Riboulet)

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