Cher travail #2


Je te l'avais bien dit qu'on se retrouverait, que notre correspondance ne s'arrêterait pas là.

Soyons honnêtes, mon penchant naturel serait plutôt d'attendre que tout s'arrange entre nous, que les choses se tassent avant de reprendre ma plume.
Faire le dos rond, l'autruche, attendre sagement que l'orage passe avant de s'extasier devant cette belle relation retrouvée.

Mais tu sais, pendant que tu restes silencieusement dans ton coin, je fais quand même pas mal d'efforts.
Alors, oui, je sais, pas vraiment les efforts classiques, les attendus, les candidatures qui s'entassent, les rencontres pour renforcer son réseau. Non, c'est vrai, de tout ça, je ne fais rien ou presque.
Mais je cherche par tous les moyens à mieux te comprendre, je lis jusqu'à plus soif, j'envisage même de plus en plus sérieusement d'interroger des personnes pour qu'elles me parlent de la façon dont elles te voient, de leur relation avec toi.
Parce que c'est un peu ça aussi, le ciment d'une relation qui fonctionne à peu près, se mettre dans la meilleure posture pour essayer de comprendre l'autre, non ?

Alors mes recherches, tu me diras, elles ne m'ont pas menées à grand-chose pour le moment.
Tu n'auras pas complètement tort, je crois qu'on n'est pas là de se retrouver vraiment.
Et pourtant, j'ai l'impression d'avancer. Parvenir enfin à m'éloigner de toi, ne plus me dire que sans toi je ne suis rien, rien qui vaille, rien de bien (et pourtant dieu sait qu'on essaie de me ramener à toi sans cesse, ne serait-ce que pour remplir un formulaire d'inscription à une conférence qui ne te regarde pas le moins du monde).
J'ai l'impression d'une plus grande sérénité, d'une plus grande lucidité, d'un plus grand champ des possibles, aussi.

J'ai surtout un peu plus chaque jour l'impression que je ne suis qu'au tout début du chemin.

A bientôt, mon cher…

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